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nomme Smeerenbourg, aux environs de Harlinger-Kocherey ; et quand Martens alla dans ce pays, on y voyait encore tous les ustensiles qu’ils employaient à cette opération. Quelques Basques, dit-il, choisissent encore le même endroit (Bouillerie de Harlingen) ; mais en général les vaisseaux français font bouillir l’huile sur leurs vaisseaux, et de là vient qu’ils en perdent plusieurs par le feu. Les Allemands mettent le lard dans des tonneaux, où ils le laissent fermenter et se convertir de lui-même en huile, sans qu’on ait jamais appris qu’elle les ait fait sauter. En le faisant bouillir, la perte est de vingt pour cent, plus ou moins, suivant sa bonté. Dans le voisinage de Hambourg, où l’on fait l’huile, on tire la graisse des tonneaux pour la mettre dans une grande cuve, d’où elle est jetée dans une chaudière large et plate, qui en contient jusqu’à cinq cent soixante pintes. Après l’avoir fait bouillir sur le fourneau, on la puise avec de petits chaudrons, on la jette dans un grand tamis qui ne donne passage qu’aux parties liquides, et tout le reste est abandonné. Le tamis se met sur une grande cuve, à demi pleine d’eau, où l’huile se refroidit, s’éclaircit et dépose au fond ce qu’elle a d’impur. Il ne reste que l’huile pure et nette, qui nage sur l’eau comme toute autre huile. De la grande cuve, on la fait couler par un tuyau dans une autre cuve de même grandeur, et de celle-ci dans une troisième, toutes deux à demi pleines d’eau, pour s’y