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de la longueur d’un homme. À mesure qu’on détache des pièces de la baleine, on la lève avec des poulies pour se donner plus de facilité à la découper : les morceaux carrés sont découpés en morceaux beaucoup plus petits, qu’on jette dans les tonneaux. Durant cette opération, on a soin de se tenir éloigné du lard autant qu’il est possible, parce qu’on pense qu’il pourrait causer une contraction de nerfs capable de rendre perclus des mains et des bras. Les couteaux, quoique plus courts que les autres, n’ont pas moins de trois ou quatre pieds de long.

Dans quelques baleines, le lard est blanc, jaune ou rouge dans les autres. Le blanc est rempli de petits nerfs, et ne rend pas tant d’huile que le jaune. Celui-ci passe pour le meilleur. Le rouge est rempli d’eau, et vient des baleines mortes, où le sang remplit les endroits par lesquels la graisse s’est écoulée ; aussi l’huile en est-elle moins abondante et moins estimée. Lorsqu’on a dépouillé un côté de la baleine, on ne la retourne qu’après avoir coupé le fanon tout entier ; sa pesanteur donne beaucoup d’embarras à l’équipage : il faut, pour le lever, un grand nombre de crocs et de poulies. Le fanon appartient aux propriétaires du vaisseau, et à ceux qui partagent les frais de l’entreprise. Les mercenaires sont payés à leur retour, sans égard au succès de la pêche.

Autrefois les Hollandais faisaient l’huile de baleine au Spitzberg, dans un lieu qui se