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geoires, et les suspendent au côté du vaisseau pour le garantir des glaces, lorsqu’il s’en trouve assiégé. On attache la baleine à l’arrière d’un canot, qui est amarré à l’arrière de la queue de quatre ou cinq autres, et l’on retourne au vaisseau dans cet ordre. En y arrivant, la baleine y est amarrée avec des cordes, la tête vers la poupe, et la queue vers la proue. Ensuite deux canots se placent de l’autre côté de l’animal, et se maintiennent dans cette situation par une longue gaffe, qu’un matelot ou un mousse appuie contre le navire. Le harponneur de chaque canot est sur l’avant ou sur la baleine même, vêtu d’un habit de cuir, et quelquefois en bottes. On fiche des crampons de fer dans le corps de la baleine pour se tenir ferme sur sa peau, parce qu’elle est si glissante, qu’on s’y laisse tomber comme sur la glace. Deux pêcheurs, chargés de couper le lard, reçoivent pour leur peine quatre ou cinq rixdalers. La première pièce qu’ils doivent couper est celle du derrière de la tête, près des yeux, dont elle est l’enveloppe : c’est la plus grosse ; toutes les autres se coupent en tranches le long du corps. La longueur de cette première pièce, lorsqu’elle est posée debout, s’étend depuis la surface de l’eau jusqu’à la hune du grand mât ; ensuite on coupe d’autres pièces, qu’on tire aussi, sur le pont, et les matelots qui sont à bord les découpent en morceaux carrés d’un pied de grandeur. Leurs couteaux, avec les manches, sont à peu près