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diminutif. Sa longueur ordinaire est de quatre à cinq pieds, et sa largeur d’environ deux sur un d’épaisseur. Il a la tête fort grosse : tout en est exquis et fort tendre. On tire des os un suc plus fin que la meilleure moelle. Ses yeux, qui sont extrêmement gros, et les bords des deux côtés, qu’on nomme relingues, sont des morceaux délicats. On jette le reste du corps à la mer pour engraisser les morues, dont le fletan est le plus dangereux ennemi : il ne fait qu’un repas de trois de ces poissons.

Dans les vastes forêts du Canada, les arbres n’acquièrent jamais la grosseur à laquelle ils parviennent dans les États-Unis. Les recherches des voyageurs et des naturalistes ont prouvé que ces deux grands pays possédaient à peu près les mêmes espèces d’arbres et d’arbustes ; la plupart sont aujourd’hui cultivés en Europe, soit pour l’agrément, soit pour l’utilité ; il est donc superflu de suivre Charlevoix dans ses descriptions prolixes, et néanmoins défectueuses qu’il fait des arbres du Canada, auxquels il joint ceux des colonies anglaises, et même de la Louisiane. Il suffira de nommer ces végétaux, qui sont généralement connus.

La famille des arbres à feuilles acéreuses, ou toujours verts, est la plus nombreuse dans les forêts du Canada ; ce qui frappe le plus en arrivant dans ce pays, dit Charlevoix, c’est la hauteur et la grosseur surprenante des pins, des sapins, des cèdres (genévriers). Les pins sont le pin de Weymouth ; le jaune, le taeda,