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en même temps on sent une horrible puanteur causée par la fermentation de la graisse qui s’échappe par les pores. Quelques femmes du Nord se servent de cette peau pour fixer le lin à leurs quenouilles. En séchant, la baleine perd ses couleurs ; le blanc devient sale, et le noir, qui servait à lui donner de l’éclat, tire sur le brun. Si l’on étend la peau contre le jour, on en voit le tissu et les petits pores qui sont le passage de la sueur.

La partie génitale des baleines est un nerf dont la force et la grandeur sont proportionnées à celles de l’animal ; il est long de sept à huit pieds, entouré d’une double peau, qui le fait ressembler à un couteau dans sa gaine, dont on ne voit qu’une petite partie du manche. La partie de la femelle ne diffère point de celles des animaux terrestres à quatre pieds. De chaque côté, on distingue une mamelle avec des pis semblables à ceux d’une vache. Quelques baleines ont les mamelles toutes blanches ; d’autres les ont marquetées de taches noires et bleues. On assure que, pour s’accoupler, les baleines se tiennent droites, la tête hors de l’eau, et que, les femelles ne portent jamais plus de deux baleines à la fois ; mais on ignore combien dure leur portée.

Les os des baleines sont aussi durs que ceux des animaux terrestres à quatre pieds, quoiqu’ils soient aussi poreux qu’une éponge, fort creux et remplis de moelle. L’intérieur ne ressemble pas mal aux rayons d’une ruche.