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nent l’éclat de l’argent : quelques-unes sont marbrées sur tout le dos et sur la queue. Martens assure qu’il trouva sur la queue d’une baleine le nombre de 1222 aussi nettement tracé que s’il l’eût été par un peintre. Dans les endroits où elles ont été blessées, il reste toujours une cicatrice blanche ; mais il y a peu d’uniformité dans leur couleur : on en voit de toutes blanches, de demi-blanches, de jaunes et de noires, c’est-à-dire marbrées de ces deux couleurs, et de toutes noires. Ces dernières ne sont pas même d’un noir égal ; c’est tantôt un noir de velours, tantôt un noir de charbon, et tantôt la couleur d’une tanche. Une baleine qui se porte bien n’a pas la peau moins glissante et moins unie que l’anguille ; cependant on peut se tenir sur son corps, parce que sa chair est si molle, qu’elle s’enfonce sous le poids d’un homme. Celle de la superficie est aussi mince que le parchemin, et peut être arrachée facilement, du moins lorsque la chair s’échauffe avec une espèce de fermentation qui paraît venir plutôt d’une chaleur intestine que de celle du soleil. Les baleines harponnées, qui se sont échauffées à force de nager, jettent une fort mauvaise odeur lorsqu’on les prend. On peut leur enlever alors des lambeaux de peau de la longueur d’un homme ; ce qu’on tente en vain lorsqu’elles sont moins échauffées. À celles qui sont mortes depuis quelques jours, et qui ont essuyé les rayons du soleil, on enlève aisément la plus grande partie de la peau ; mais