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souffle dans une caverne. La baleine ne rejette jamais l’eau avec plus de force que lorsqu’elle est blessée ; et le bruit qu’elle fait alors ressemble à celui d’une mer agitée ou du vent dans une tempête. Immédiatement derrière la bosse, le corps se courbe en arc. La tête n’est pas ronde par le haut : elle est un peu plate, avec une pente sensible jusqu’à la lèvre inférieure, à peu près comme le toit d’une maison. Cette lèvre est plus large qu’aucune autre partie du corps, surtout au milieu, car le devant et le derrière sont un peu plus étroits, suivant la forme de la tête. Les yeux sont entre la bosse et les nageoires, et ne sont pas plus gros que ceux d’un bœuf : ils sont bordés de poils, qui forment une espèce de sourcil. La prunelle n’est guère plus grosse qu’un pois, et le cristallin a la blancheur, la transparence et la clarté du cristal. Cependant quelques baleines ont tout le globe des yeux de couleur jaunâtre : ils sont placés fort bas, presqu’à l’extrémité de la lèvre inférieure.

Les oreilles de la baleine sont fort avant dans la tête : aussi n’entend elle point lorsqu’elle rejette son eau ; et c’est le temps qu’on saisit pour la darder. La partie antérieure du ventre et le dos sont tout-à-fait rouges ; mais le bas du ventre est ordinairement d’une grande blancheur, quoique dans quelques-unes il soit de la noirceur du charbon. Au soleil, la couleur de ces animaux est fort belle, et les petites ondes qu’ils ont sur le corps leur don-