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conserve long-temps si vif, qu’ils rejaillissent non-seulement fort haut comme un ballon, mais avec la vitesse d’une flèche. La baleine, n’ayant que deux nageoires, s’en sert comme d’avirons, et nage à peu près comme une chaloupe à deux rames. Sa queue n’est pas verticale comme dans la plupart des autres poissons : elle est disposée horizontalement comme celle du marsouin et des autres cétacés, et sa longueur est entre trois et quatre brasses. La tête forme le tiers de toute la masse du corps : elle est plus grande dans les unes que dans les autres ; le devant est garni, en dessus et en dessous des lèvres, de poils assez courts. Les lèvres sont unies. L’ouverture de la gueule est extrêmement vaste, un peu recourbée, à peu près de la forme d’une S, et se termine sous les yeux en avant des nageoires. Au-dessus de la lèvre supérieure il y a des raies noires, et quelques-unes d’un brun obscur, qui sont recourbées de même. Les deux lèvres sont fort noires, lisses, rondes, et s’emboîtent l’une dans l’autre. C’est à la mâchoire supérieure qu’est attaché ce que l’on nomme les fanons de baleine, ou les barbes, qui lui tiennent lieu de dents, de couleur brune, noire et jaune, avec des raies de diverses couleurs. Il se trouve des baleines qui ont les fanons d’un bleu clair ; ce qui les fait croire jeunes. Au-devant de la lèvre inférieure on remarque une cavité où la lèvre supérieure s’emboîte comme dans un étui. Martens, d’accord avec d’autres navigateurs de