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de blanc, les autres jaunes, quelques-uns gris, et d’autres roux. Leurs dents sont aussi tranchantes et plus fortes que celles d’un chien, et peuvent couper un bâton de la grosseur du bras ; leurs griffes sont noires, longues et pointues ; leur queue est courte. Ils aboient comme des chiens enroués, et leurs petits ont un cri semblable au miaulement des chats. Quoiqu’ils marchent comme s’ils étaient estropiés des pieds de derrière, ils savent grimper sur de hauts glaçons, où ils vont dormir, et où ils se plaisent beaucoup, surtout lorsqu’ils voient luire le soleil. C’est sur la glace près du rivage qu’on les voit en plus grand nombre ; il est quelquefois si grand, qu’on pourrait charger un vaisseau de leur huile. Mais on a beaucoup de peine à les écorcher ; et dans le temps que les pêcheurs sont obligés de prendre pour leur voyage, ils ne sont pas tous également gras. Les parages qui sont remplis de phoques ne valent rien pour la pêche de la baleine, apparemment parce qu’ils dévastent tout, et qu’ils ne laissent rien aux baleines. Autant qu’on en peut juger, ils vivent de petits poissons : cependant la plupart de ceux qu’on ouvre n’ont dans le ventre que des vers longs et blanchâtres de la grosseur du petit doigt : peut-être s’y engendrent-ils. Lorsqu’on veut les tuer sur la glace, on commence par jeter de grands cris, qui leur font lever le museau, allonger le cou et pousser leurs aboiemens. Alors on les attaque avec deux piques, c’est-à-dire que du bois