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nait de nouvelles troupes avec tant de fureur et d’audace, que, dans la crainte de ne pouvoir leur résister, ils prirent le parti de se faire comme un rempart de ceux qu’ils avaient tués. Ils s’enfermèrent dans cette espèce de fort, en y laissant une seule ouverture. D’autres morses ne cessèrent point d’y entrer ; et les Allemands, réunissant tous leurs coups sur les plus hardis les attaquaient au passage. Ils en tuèrent ainsi plusieurs milliers. Les dents de ces animaux étaient autrefois plus estimées qu’aujourd’hui. Comme c’est l’unique partie qu’on recherche, ceux qui s’attachent à leur faire la guerre leur coupent la tête après les avoir tués, et la portent à bord, où l’on se contente d’en arracher les dents, et le reste du corps est abandonné. On ne peut en enlever la graisse, parce qu’elle est entremêlée avec la chair, comme celle du pourceau. Celle des phoques est entre cuir et chair, et l’on en tire une excellente huile.

« Le phoque, dit Martens, a la tête semblable à celle d’un chien, avec les oreilles écourtées. Cependant ils ne l’ont pas tous de la même forme : les uns l’ont plus ronde, les autres plus longue et plus décharnée. Au-dessous du museau ils ont une barbe ; ils ont quelques poils aux naseaux, et quelques-uns au-dessus des yeux, en forme de sourcils, mais rarement plus de quatre. Ils ont l’œil grand, arqué et fort clair. Leur peau est couverte d’un poil court. Ils sont de diverses couleurs, et marquetés comme le tigre : les uns sont d’un noir tacheté