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pas plus tôt rendu, qu’ils s’en remplissent encore, jusqu’à ce qu’ils soient las du mouvement qu’ils se donnent. Lorsqu’une baleine est blessée par les harponneurs, ils sont plus avides encore à suivre la trace de son sang. Ils servent ainsi à faire découvrir les baleines mortes. En un mot, on ne connaît point d’oiseaux plus voraces. Ils s’entre-battent et se mordent pour saisir leur proie. Lorsqu’ils sont las ou rassasiés, ils se reposent sur la glace ou sur l’eau. Leur bec est fort singulier par ses diverses jointures. Dans la partie supérieure, proche de la tête, il a de petits naseaux de figure oblongue, au-dessous desquels on voit sortir une espèce de nouveau bec, crochu et fort pointu. Le dessous du véritable bec est divisé en quatre parties, deux desquelles, se joignant par dessous, aboutissent en pointe : les deux autres tendent vers le haut ; et celles qui vont en pointe se joignent exactement avec le bout supérieur du bec. Les trois doigts et l’ergot du mallemucke sont fort courts, et de couleur grise, comme la peau qui lie les doigts. Il a la queue large et les ailes fort longues. On remarque beaucoup de variété dans la couleur de ces oiseaux ; les uns sont tout gris ; les autres sont gris sur les ailes et sur le dos, blancs sur la tête et sous le ventre. Martens juge que cette différence en est une dans l’espèce, quoique d’autres ne l’attribuent qu’à l’âge. Les mallemuckes (procellaria glacialis), pétrel des glaces, volent à peu près comme la mouette, frisent l’eau et remuent peu les ailes.