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bes sont rouges et courtes. Le dessus de sa tête est noir, en forme de petit capuchon, tandis que les côtés sont d’une blancheur de neige et le reste du corps d’une couleur argentée ou d’un blanc qui tire sur le gris. Le dessous des ailes et de la queue est tout-à-fait blanc, et les plumes des ailes sont noires d’un côté. Cette variété de couleurs dans toutes les parties du corps rend le kirmewe un oiseau fort agréable. Ses plumes sont aussi déliées que des cheveux. Ces oiseaux volent ordinairement seuls, quoiqu’ils se rassemblent en grand nombre dans les lieux où ils font leurs nids de mousse. On a peine à distinguer leurs œufs des nids mêmes, parce que les uns et les autres sont d’un blanc sale, mêlé de petites taches noires. Ces œufs, qui sont de la grosseur de ceux des pigeons, ont le goût des œufs de vaneaux, et sont un bon aliment ; le jaune en est rouge, le blanc bleuâtre, et l’une des extrémités fort pointue. Le kirmewe, attaqué dans son nid, vole courageusement vers ceux qui l’insultent, les mord, et jette des cris.

Le nom de mallemucke est composé de deux mots malle et mucke, dont le premier signifie fou, l’autre moucheron, et a été donné par les Hollandais à ces oiseaux parce qu’ils se laissent tuer facilement, et de ce qu’ils s’attroupent comme des moucherons. Ils avalent tant de graisse de baleine, que, leur estomac ne la pouvant plus supporter, ils s’agitent dans l’eau pour rendre ce qu’ils ont mangé : mais ils ne l’ont