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plupart des autres, de chevrettes, de langoustins, de vers et d’araignées de mer. Leur chair est d’un fort bon goût.

Le canard de montagne (anas mollissima), canard eider, est effectivement une espèce de canard, ou plutôt d’oie sauvage, qui plonge très-bien. Il n’est pas si gros que l’oie commune. Le mâle est noir et blanc, la femelle ressemble à une perdrix. Il vole en troupe comme les canards sauvages. Les eiders nichent sur les îles basses. Ils garnissent leurs nids avec le duvet de leur estomac, et y ajoutent de la mousse. La ponte est de cinq à six œufs d’un vert foncé, qui sont bons à manger. Nous arrivâmes trop tard au Spitzberg : la plupart de ceux que nous y avons trouvés n’étaient plus mangeables. Les eiders n’ont pas d’abord peur de l’homme ; mais ensuite ils deviennent si craintifs, qu’on ne peut plus s’en approcher assez pour les tirer. Le duvet que les eiders s’arrachent de l’estomac pour en tapisser leurs nids est recherché avec soin. C’est ce que nous appelons l’édredon.

Le kirmewe, ainsi nommé de son cri, est le sterna hirundo, hirondelle de mer, pierre-grain. On croirait cet oiseau fort gros, surtout lorsqu’il cesse de voler, parce qu’il a les ailes et la queue d’une longueur extraordinaire ; mais, après l’avoir plumé, on ne lui trouve pas plus de chair qu’au moineau. Son bec est mince, fort pointu, et de la rougeur du sang. Ses griffes et la peau de ses pieds ne sont pas d’un rouge moins vif ; mais les ongles sont noirs ; ses jam-