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cèle. La mandibule supérieure est crochue à la pointe, l’inférieure anguleuse en dessous ; la supérieure est près de la tête bordée dans son contour, et comme ourlée d’un bord de substance membraneuse ou calleuse, criblée de petits trous, d’où il sort de quelques-uns de fort petites plumes ; les narines, placées assez près de la tranche du bec, sont en travers, et ne paraissent que comme deux fentes oblongues. Le bec est sillonné verticalement par trois ou quatre cannelures. La pointe du bec est rouge ; sa racine est bleue, le haut du bec noirâtre. Martens s’étonne, après cette description, qu’on y ait pu trouver le moindre fondement à nommer l’oiseau perroquet du Spitzberg. Il n’y en a pas plus, dit-il, dans le reste de sa figure. Ses pieds ou ses pates ont trois doigts, liés par une peau rouge, armés chacun d’un ongle fort court, mais très-fort. Ses jambes sont assez courtes et de couleur rouge. Il marche comme l’oie, en se balançant de côté et d’autre. Le cercle rouge qui entoure ses yeux est surmonté d’une petite corne fort droite, et le dessous de l’œil a sa corne aussi. Sa queue est courte, le dessus de sa tête noir, et le reste, au-dessous des yeux, d’un beau blanc. Le cou est entouré d’un cercle noir. Le dos et le dehors des ailes sont de la même couleur, mais le ventre est blanc ; enfin les ailes sont fort pointues. Ces oiseaux volent ordinairement seuls, et jamais plus de deux ensemble. Ils se tiennent long-temps sous l’eau, et se nourrissent, comme la