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fection, il ne doit être que rôti, ou cuit à l’eau sans aucune sauce. Les sauvages, dit-il, préfèrent, dans leurs maladies, le bouillon du poisson blanc à celui de la viande. On ne nous en donne point la description, non plus que celle de l’achigan et du poisson doré, que le P. Charlevoix nomme les plus estimés du fleuve Saint-Laurent. Les autres rivières, surtout celles de l’Acadie, ne sont pas moins richement peuplées.

Nous ne répéterons pas ici les détails que Charlevoix, La Hontan et Denis donnent sur les phoques, qu’ils nomment loups marins, parce que ces animaux sont décrits dans d’autres parties de notre abrégé. Les marsouins abondent aussi à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent, et le remontent jusqu’à Québec. On les distingue en gris et blancs. Les marsouins blancs ne rendent pas moins dune barrique d’huile, qui diffère peu de l’huile du loup marin. On ne mange point leur chair : mais celle des marsouins gris, que les matelots nomment pourcelles, passe pour un assez bon mets. On fait des boudins et des andouilles de leurs boyaux. La fressure est excellente, et la tête est meilleure que celle du mouton, mais moins bonne que celle du veau. La peau des uns et des autres se tanne, et se passe en façon de maroquin. D’abord elle est aussi tendre que du lard, et n’a pas moins d’un pouce d’épaisseur. À force d’être grattée, elle devient comme un cuir transparent ; et quelque mince