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sont noirs, mais entourés d’un beau cercle rouge. Il n’a que trois ongles, qui tiennent à une peau noire. Ses jambes sont de la même couleur ; sa queue longue et large, en éventail, et blanche comme son ventre ; son dos et ses ailes de couleur grise. Il se nourrit de la graisse ou de l’huile que les baleines laissent sur leurs traces. On remarque deux particularités de cet oiseau : l’une, qu’il nage toujours la tête haute, et contre le vent, quelque fort qu’il soit ; l’autre, que sa fiente a quelque propriété singulière qui attire un autre oiseau, à qui son goût pour cet excrément a fait donner le nom de strunt-iager : il ne cesse point de suivre le kutge-ghef, jusqu’à ce qu’il ait vu rendre ce qu’il avale fort avidement.

L’oiseau qu’on nomme le bourguemestre, parce qu’il est le plus gros du Spitzberg, est le larus fuscus ou goëland à manteau gris. Il a le bec crochu, de couleur jaune, étroit, mais épais et fort bossu dans sa partie inférieure. Il a les naseaux extrêmement fendus, un cercle rouge autour des yeux, trois ongles gris, les jambes de même couleur, moins longues, mais aussi grosses que celles de la cicogne ; la queue large et blanche, en forme d’éventail, les ailes et tout le dos de couleur pâle, et le reste du corps blanc. On ne marque point exactement sa grosseur ; mais on fait juger de sa force en ajoutant qu’après la pêche des baleines, et lorsqu’il les voit mettre en pièces, il vient en-