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pointe, creux en dedans, et long de deux pouces ; ses pates sont courtes et rouges, sa queue assez courte. On en voit de tout-à-fait noirs, de marquetés et de blancs au milieu du corps ; mais sous les ailes ils sont tous d’une extrême blancheur. Leur cri, qui est celui d’un jeune pigeon, leur a fait donner ce nom par les matelots, et c’est la seule ressemblance qu’ils aient avec le pigeon d’Europe. Ils volent fort bas sur la mer, ordinairement deux ensemble, et se tiennent long-temps sous l’eau, d’où leur vient le nom de plongeur. Leur chair est de fort bon goût, lorsqu’on prend soin d’en ôter la graisse. Ils se nourrissent de chevrettes et de langoustins.

Le lumb (colymbus arcticus) plongeon lumme, ressemble au pigeon plongeur par le bec ; mais il a les pieds et les ongles noirs, les pates courtes et de la même couleur ; il est aussi presque noir sur le dos, tandis que sous le ventre sa blancheur est admirable. Il a la queue courte, un cri désagréable qui approche de celui du corbeau, et tant de passion pour ses petits, qu’il se laisse plutôt mettre en pièces que de les abandonner. Il les couvre de ses ailes en nageant. Leur retraite, après avoir trouvé leur proie, est sur les montagnes, où ils se rassemblent en troupes.

Le nom du kutge-ghef exprime son cri. C’est le larus tridactylus, ou mouette cendrée, fort bel oiseau qui a le bec un peu courbé, avec une petite bosse au-dessous ; ses yeux