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propres plumes, qu’ils s’arrachent de dessous le ventre ; les kirrmewen et les rotges pondent leurs œufs sur la mousse.

Le rahtsherr ; ou le conseiller (larus eburneus), mouette blanche. Cet oiseau, dont on a voulu exprimer par le nom de rahtsherr la démarche grave ; a le bec aigu, étroit et mince. Les trois doigts de devant sont joints ensemble par une peau noire ; le doigt de derrière est élevé de terre et dépourvu d’ongle. Ses jambes sont noires et ses yeux de la même couleur ; mais, dans tout le reste du corps, sa blancheur surpasse celle de la neige. Quand on le voit sur la glace, on a de la peine à le distinguer. Sa queue, qui est assez longue, et large comme un éventail, enfin la juste proportion de toutes ses parties, et le contraste d’un plumage fort blanc avec la noirceur de son bec, de ses yeux et de ses pates, en font un très-bel oiseau. Il n’aime pas l’eau, quoiqu’il se nourrisse de poisson ; et sa retraite ordinaire, après s’être rassasié de sa pêche, est à terre. Quelquefois il se repait aussi de fiente de morses, sur lesquelles on le voir même perché lorsqu’ils sont sur le sable. Ces oiseaux volent ordinairement seuls ; mais la vue de quelque proie les attire en troupes.

Le pigeon du Spitzberg, qu’on devrait plutôt nommer pigeon plongeur (uria grylle), petit guillemot, est un très-bel oiseau. Sa grosseur est celle d’un petit canard ; il a le bec allongé, mince et pointu, mais crochu vers la