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guemestre, le rahtsherr, le strunt-iager, le kutge-ghef et le mallemuck.

La chair de tous ces oiseaux se ressemble peu. Celle des oiseaux de proie est la moins bonne ; on n’en pourrait pas même goûter sans éprouver un soulèvement de cœur, si l’on ne prenait soin de les tenir pendant quelque temps suspendus à l’air, la tête en bas, pour leur faire sortir du corps l’huile ou la graisse de baleine dont ils sont ordinairement remplis et qu’ils avalent en suivant ces animaux. Les pigeons du Spitzberg, les perroquets de mer et les rotges sont les plus charnus. La chair des vieux lumbs est coriace et sèche ; celle des kirmewe, des rotges et des jeunes lumbs se laisse manger quand on en a ôté la graisse, et qu’ensuite on les fait cuire au beurre. Tous ces oiseaux, à l’exception du kirmewe, du strunt-iager et du canard de montagne, font leurs nids sur de hauts rochers, pour se garantir des ours et des renards ; mais les uns se nichent plus haut que les autres. Ils y sont en si grand nombre, surtout vers la fin de juin, où leurs petits sont éclos, que, lorsqu’ils se mettent à voler, ils obscurcissent l’air, et que leur bruit assourdit. Les kirmewe, les canards de montagne et les strunt-iagers font leurs nids dans de petites îles fort basses dont les renards ne peuvent approcher ; mais elles ne les mettent point en sûreté contre les ours, qui nagent facilement d’une île à l’autre. Le nid des canards de montagne est fait de mousse et de leurs