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tenté d’en nourrir en cage, parce que leur chair est d’assez bon goût ; mais ils y meurent bientôt.

L’oiseau de glace, qui tire aussi son nom du séjour continuel qu’il fait sur la glace, a le plumage d’un éclat presque éblouissant au soleil. Il est de la grosseur d’un petit pigeon. Quoiqu’il se laisse approcher, il n’en est pas moins difficile à prendre. Martens n’en vit qu’un ; et n’ayant pas voulu le tuer d’un coup de fusil, par respect pour sa beauté, il eut le chagrin de le voir disparaître sans l’avoir pu dessiner.

Entre une infinité d’oiseaux de mer dont les côtes du Spitzberg sont peuplées, les uns ont le bec mince et pointu, les autres l’ont épais et large. Dans cette dernière classe, quelques-uns l’ont partagé. On ne remarque pas moins de différence dans le derrière de leurs pates. Les uns, tels que le canard de montagne, le kirmewe et le mallemuck, s’appuient à terre sur une espèce de talon ; les autres se tiennent debout sur leurs ergots, tels que le bourguemestre, le rahtsherr, le strunt-iager, le kutge-ghef, le perroquet de mer, le lumb ou le pigeon de mer, et le rotges. Leurs plumes, de même que celles des cygnes, ne se mouillent point. La plupart vivent de proie. Ils ont aussi un vol différent : le pigeon du Spitzberg vole comme la perdrix, le lumb et le rotges comme l’hirondelle, le mallemuck, le rahtsherr et le strunt-iager comme la mouette, le bourguemestre comme la cicogne. Les oiseaux de proie sont le bour-