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que graine. L’opinion des matelots est que la graine de cette plante produit des petits limas de mer ; et dans cette supposition, que Martens ne put approfondir, on pourrait comparer les petites vessies à celles où les chenilles s’engendrent sur les feuilles de nos arbres. La racine de cette plante sort des rochers : elle a quelques fibres, et, quoique ordinairement plate comme la tige, elle est quelquefois ronde. Lorsque la plante est sèche, elle paraît brune ou noirâtre ; et, pendant le souffle des vents de sud ou d’ouest, elle redevient humide et jaune ; mais dans les vents d’est ou de nord, elle est toujours raide et sèche.

La figure des feuilles est celle d’une langue : elles sont frisées aux deux côtés ; mais l’extrémité en est tout unie. Au milieu on distingue deux côtes noires qui aboutissent à la tige, et plusieurs taches noires en dehors, le long des côtes. Depuis le milieu jusqu’à la tige, la feuille est fort lisse : elle a deux raies blanches, qui vont depuis la tige jusqu’au milieu, et qui, s’éloignant en cercle, font à peu près un ovale auquel il ne manquerait rien, si elles étaient tout-à-fait jointes par les bouts. Chaque feuille a plus de six pieds de long. La tige, qui est encore plus longue, est plus épaisse vers la racine que vers la feuille, et jette une odeur assez semblable à celle des moules. La racine est fort branchue, et ses rameaux se partagent en plusieurs autres : elle tient fortement aux rochers sous l’eau, où