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gure des flocons de neige. Au Spitzberg, lorsque le froid augmente, il s’élève des vapeurs de la mer comme des autres eaux ; et ces vapeurs, se convertissant en pluie et en neige, se fondent comme un brouillard ; mais lorsqu’on les voit monter en plein jour, sans qu’elles soient chassées par le vent ou par quelque autre cause, c’est un signe que le temps va s’adoucir : et, si l’air en est trop chargé, il se lève un vent qui les écarte, mais qui ne les empêche point de se soutenir long-temps. Elles s’attachent aux habits et aux cheveux. C’est de ces vapeurs que se forme la neige. On voit d’abord une très-petite goutte, que Martens ne représente pas plus grosse qu’un grain de sable, et qui, paraissant croître par le brouillard, prend une figure plate et hexagone, aussi claire, aussi transparente que le verre. D’autres gouttes s’attachent à chacun des angles de l’hexagone : la dimension de l’étoile augmente par le froid ; elle prend six branches qui, n’étant point encore tout-à-fait gelées, ressemblent assez aux découpures de la fougère ; enfin l’augmentation de la gelée lui fait prendre la figure d’une véritable étoile. Ainsi se forment, suivant Martens, ces étoiles de neige qu’on voit dans les plus grands froids, et qui perdent à la fin toutes leurs branches.

À l’égard de cette variété de figures qu’on remarque dans les flocons de neige du Spitzberg, il observe, 1o. que, dans un froid modéré et d’un temps pluvieux, la neige tombe en for-