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aux mois de juin, de juillet et d’août, raconte que, pendant le premier de ces trois mois, le soleil avait encore si peu de force, et le froid était si piquant, qu’on ne pouvait s’exposer à l’air sans se sentir couler des larmes ; mais que dans les deux mois suivans, surtout en juillet, la chaleur était si vive, que le goudron des coutures du vaisseau se fondait du côté qui était à l’abri du vent. Il ajoute que l’hiver du pays est plus ou moins rude, comme dans les autres climats, et que le froid y dépend beaucoup de la nature des vents. Ceux du nord et d’est causent un froid si excessif, qu’à peine est-il supportable ; et ceux d’ouest et de sud produisent beaucoup de neige et quelquefois de la pluie ; ce qui rend le temps plus doux. Les autres diffèrent suivant la direction des nuages. Quelquefois le vent sera sud ou sud-ouest dans un lieu, tandis qu’à peu de distance il est tout-à-fait opposé. L’expérience apprend aux harponneurs que les années où les brouillards ont été moins fréquens sont les plus favorables pour la pêche des baleines. On n’a pu savoir au Spitzberg si les marées du printemps se règlent suivant les nouvelles et les pleines lunes.

Ce fut le 2 août, en faisant route vers sa patrie, que Martens vit coucher le soleil pour la première fois. Ses observations sur les petites aiguilles de glace, sur les parélies et sur les autres phénomènes du Spitzberg, diffèrent peu de celles des voyageurs au nord-ouest ; mais il en fit de plus particulières sur la formation et la fi-