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feu. Les montagnes qui sont derrière le Rehenfeld ne sont pas pointues comme la plupart des autres, mais offrent une surface en droite ligne. Une baie qui s’étend dans les terres a pris de sa forme le nom de Halbe-Monde-bay, baie de la demi-lune : elle est terminée par une montagne pleine de crevasses, mais dont le sommet ne laisse pas d’être fort uni.

On arrive ensuite à la baie d’Amour, Liefde-bay, où sont deux montagnes qui répondent parfaitement par leurs sommets aigus à la signification du nom de Spitzberg. Plus loin, on trouve un pays bas, derrière le havre des Moules, Mossel-bay ; l’herbe y est si haute, qu’elle passe la cheville du pied. Ce pays est suivi du Weihgat ou détroit d’Hindelopen, ainsi nommé du mot weihen, qui signifie venter, parce que le vent du sud y souffle impétueusement. La côte du havre des Ours, Beeren haven, est toute composée de pierres rouges. Derrière le Weihgat est la terre du Sud-ouest, Sud-West-land, pays bas dont les collines forment une vue assez agréable. On trouve ensuite les Sept-Îles. Il n’y a point de vaisseaux qui osent aller plus loin, et souvent même les glaces, amenées par des vents et des courans fort impétueux, ne permettent point d’avancer tant vers l’est.

On prétend que c’est aux mois d’avril et de mai que le froid du Spitzberg est le plus rude. Cependant, dès le troisième jour de mai, le soleil ne s’y couche plus. Martens, qui s’y trouva