Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tagnes des raffales qui les incommodent beaucoup. L’eau des prétendues rivières est salée. On ne trouve dans tout le pays ni ruisseaux ni sources d’eau douce. Il y a néanmoins quelques rivières dont l’origine est connue ; mais le danger des glaces, et quantité de rochers cachés sous l’eau n’ont jamais permis de découvrir celle des autres. Les retraites qui passent pour les plus sûres sont le Behoude-Haven (Havre-Sûr), Sud-Bay et Nord-Bay, la baie du sud et celle du nord. On ne mouille presque jamais dans les autres havres, parce qu’ils sont trop exposés aux vents de mer, ou trop remplis de glaces et de brisans.

Le Spitzberg est un pays hérissé de hautes montagnes et de rochers. Au pied des montagnes de roches, dont les pentes sont couvertes de neige, on voit des montagnes de glaces qui s’élèvent à la hauteur des autres. Martens en observa sept sur une même ligne, entre de hauts rochers. Elles paraissent, dit-il, d’un beau bleu ; mais elles sont pleines de trous et de crevasses causés par la pluie et les neiges fondues. Elles s’agrandissent de jour en jour. Il en est de même des glaces qui flottent dans cette mer. Ces sept montagnes de glace passent pour les plus hautes du pays, et sont en effet d’une élévation prodigieuse. La neige y paraît obscure ; ce qui vient, suivant Martens, du reflet du ciel. Il ajoute que cette obscurité et les fentes bleues de la glace forment un très-beau spectacle ; qu’il y a des nuages autour et vers