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LIVRE DEUXIÈME.

SPITZBERG. ÎLE JEAN-MAYEN. NOUVELLE-ZEMBLE.

Le Hambourgeois Frédéric Martens, dans sa relation du Spitzberg, observe qu’en arrivant sur les côtes, le 18 juin 1671, le pied des montagnes lui parut en feu, et que leurs sommets étaient couverts de brouillards ; que la neige était comme marbrée, représentant des branches d’arbres, et qu’elle réfléchissait une lumière aussi vive que celle du soleil lorsqu’il éclaire dans un temps serein. Ces apparences de feu sont, dit-il, d’un fort mauvais augure pour les marins ; elles annoncent ordinairement quelque violent orage.

En hiver, ce pays, dont on ne connaît que les côtes, est environné de glaces que les vents y poussent de divers côtés. Le vent d’est les y chasse de la Nouvelle-Zemble ; ceux du nord-ouest et du sud-ouest, du Groënland et de l’île Jean-Mayen. Quelquefois les glaces n’y sont pas moins abondantes en été, et les vaisseaux sont alors obligés de se réfugier dans les baies, ports ou havres que les marins nomment rivières. Ils n’ont pas toujours un vent favorable pour y entrer, surtout lorsqu’il vient des mon-