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nairement chargé de brouillards bancs et épais ; de sorte que je ne me ressouviens pas, dans les temps les plus clairs, d’avoir jamais vu le soleil et l’horizon sans nuages. Avant même de découvrir la glace, nous apercevions près de l’horizon une lueur brillante que les marins appellent le clignotement de la glace ; ce qui nous annonçait que nous en approchions.

» Le bois flottant qu’on rencontre sur ces mers a fait naître diverses conjectures sur sa nature et sur le lieu où il croît. Tout celui que nous avons vu, si l’on en excepte les douves de tonneau qu’aperçut le docteur Irving sur l’île basse, était de sapin et n’était point rongé par les vers. Je n’ai pas eu occasion de déterminer de quelle terre il venait.

» La glace a été le principal objet de notre attention pendant que nous étions dans ce climat. Nous avons toujours trouvé une grosse houle près des bords ; mais quand nous sommes entrés parmi les glaces flottantes, la mer était calme. Les espaces où la glace n’était pas encore formée, ainsi que les fentes entre de grands morceaux et les parties enfermées par les glaces, étaient tranquilles. Lorsque le vent soufflait contre les glaces, alors des glaçons flottans s’accumulaient les uns sur les autres, et les bords des masses étaient raboteux et composés de gros morceaux empilés. Je crois que cela vient de ce que la mer, poussant de petits morceaux de glace sur la grande masse