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les restes de quelques baraques qu’ils avaient construites. Ils entreprirent une fois d’y former un établissement, et ils y laissèrent pendant l’hiver quelques hommes qui y périrent tous de froid. Les bâtimens hollandais se rendent toujours à cet endroit dans la dernière saison de la pêche de la baleine.

» La côte de cette partie du Spitzberg est généralement composée d’un calcaire compacte qui a la consistance et l’apparence du marbre. Nous n’y avons aperçu aucune trace de minéraux, et pas les moindres vestiges de volcans éteints ou subsistans. Nous n’y avons vu ni insectes ni aucune sorte de reptiles, pas même le ver commun. Nous n’avons découvert ni sources ni rivières ; l’eau, qui y est en grande abondance provient uniquement de la fonte des neiges sur la montagne. Il n’y a eu ni tonnerre ni éclairs pendant le temps que nous avons été dans ces parages. Frédéric Martens, à qui l’on doit une relation de ce pays, qui est ordinairement exact dans ses descriptions, et fidèle dans ses observations, dit que le soleil à minuit ressemble à la lune ; mais je ne puis pas certifier le même fait. Lorsque le temps était clair, cet astre avait la même apparence à minuit que dans les autres temps, et je n’y ai aperçu d’autre différence que celle qui résultait du différent degré de hauteur où il se trouvait. La vivacité plus ou moins grande de sa lumière paraît dépendre, ici comme ailleurs, de l’obliquité de ses rayons. Le ciel était ordi-