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nuit. Il y a beaucoup d’apparence que ces petits animaux se retirent aux premiers froids vers la Caroline, où l’on n’en voit qu’en hiver. Ils font leurs nids au Canada : rien n’est si propre que ces petits ouvrages ; ils les suspendent à une branche d’arbre, tournés avec une justesse qui les met à l’abri de toutes les injures de l’air. Le fond est de petits brins de bois, entrelacés en manière de panier, et le dedans est revêtu de je ne sais quel duvet, qui paraît de soie. Les œufs sont de la grosseur d’un pois, avec des taches jaunes sur un fond blanc. On dit que la portée ordinaire est de trois, et quelquefois de cinq.

Un oiseau fort avantageux au Canada, mais qui ne fait qu’y passer dans les mois de mai et de juin, est celui qu’on y nomme tourte. Ces oiseaux sont plus petits que nos gros pigeons, dont ils ont les yeux et les nuances de la gorge. Leur plumage est d’un brun obscur, à l’exception des ailes, qui ont des plumes d’un très-beau bleu. Il semble qu’ils ne cherchent qu’à se faire tuer : s’ils voient une branche sèche sur un arbre, c’est celle qu’ils choisissent pour s’y percher ; et la manière dont ils s’y rangent donne toujours la facilité d’en abattre une demi-douzaine, au moins, d’un coup de fusil. On a trouvé le moyen d’en prendre un grand nombre en vie ; et l’usage est de les nourrir jusqu’aux premiers froids, pour les tuer alors et les conserver gelés pendant tout l’hiver.