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glaces flottantes ; elles y étaient entassées et aussi fermes que la grande masse.

» Le 4, calme plat jusqu’au soir, lorsque nous conçûmes quelque espérance d’un petit vent qui s’éleva à l’est ; mais il ne dura pas long-temps, et il ne nous fut d’aucun avantage. Le vent était alors au nord-ouest avec une brume très-épaisse, le vaisseau chassait à l’est. Les pilotes semblaient craindre que la glace ne s’étendît très-loin au sud et à l’ouest.

» Le 5, comme il devenait à chaque instant moins probable que l’on pût dégager les vaisseaux, et que la saison était déjà fort avancée, il fallait se hâter de prendre une résolution sur les moyens qu’on emploîrait pour sauver les équipages. La position des bâtimens nous empêchait de découvrir quel était l’état de la glace à l’ouest ; ce qui devait en grande partie influer sur le parti qui nous restait à prendre. J’envoyai un officier et deux pilotes sur une île qui était à environ deux milles, et que j’ai appelée dans les cartes île de Walden ; je les chargeai d’examiner attentivement si la mer était ouverte de quelque côté.

» Le 6, M. Walden et les deux pilotes revinrent le matin, et rapportèrent que la glace, quoique fermée entièrement tout autour de nous, était ouverte à l’ouest le long de la pointe par où nous étions venus. Ils ajoutèrent que, lorsqu’ils étaient sur l’île, ils avaient eu un vent très-frais de l’est, quoique nous eussions eu presque calme tout le jour à l’endroit où