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îles ; mais il y avait aussi une eau profonde entre les glaçons, ce qui me fit espérer que, lorsqu’il s’élèverait une brise, je pourrais percer au nord par ce côté.

» Nous avançâmes un peu au nord et à l’est. À midi, suivant une observation, nous étions par le 80° 31′ de latitude ; à trois heures de l’après-midi, nous étions au 18° 48′ de longitude est, parmi les îles et dans les glaces, sans apparence de trouver une ouverture. Entre onze heures du soir et minuit, j’envoyai le maître dans un canot au milieu des glaces, pour voir si la Carcasse pourrait les traverser, et si le Race-horse, en forçant de voiles, viendrait enfin à bout de s’ouvrir plus loin un passage. Je lui ordonnai en même temps, s’il pouvait gagner la côte, de gravir sur les montagnes, afin de découvrir si l’on apercevait les extrémités de la glace à l’est et au nord. À cinq heures du matin, la glace nous environnant de toutes parts, nous mîmes dehors nos ancres à glace, et nous amarrâmes le long d’une des grandes masses. Le maître revint entre sept et huit heures, accompagné du capitaine Lutwidge, qui l’avait joint à terre. Ils avaient monté tous deux sur une haute montagne, d’où leur vue s’étendait à l’est et au nord-est l’espace de dix ou douze lieues, sur une plaine continue de glace unie, et qui n’avait d’autres bornes que celles de l’horizon : ils découvrirent une terre qui s’étendait au sud-est, et qui est marquée dans les cartes hollandaises sous la forme de