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demande que lui avait adressée la société royale de Londres, présenta au roi le projet d’une expédition dont le but était d’examiner jusqu’où la navigation vers le pôle boréal était praticable ; sa majesté voulut bien ordonner qu’on l’entreprît sur-le-champ, et elle accorda tous les encouragemens et tous les secours qui pouvaient en assurer le succès.

» Dès que j’entendis parler de cette résolution, j’offris mes services à l’amirauté, et on me fit l’honneur de me charger de la conduite de cette entreprise. Ce voyage demandant un soin particulier dans le choix et l’équipement des vaisseaux, on désigna le Race-horse et la Carcasse, comme étant les plus forts, et par conséquent les plus propres pour les mers où il fallait naviguer. Comme il était probable que cette expédition ne pourrait pas s’achever sans rencontrer beaucoup de glaces, il fallut les renforcer et y faire d’autres préparations ; on les remit donc sur le chantier. L’équipage du Race-horse fut fixé à quatre-vingt-dix hommes ; on nomma une plus grande quantité d’officiers, et on enregistra des hommes faits à la place des mousses qu’on embarque ordinairement.

» On me permit de recommander à l’amirauté les officiers que j’aurais envie de prendre avec moi ; et pendant le voyage j’ai eu le bonheur de reconnaître, par les grands secours que m’ont procurés leur expérience et leurs lumières, que je ne m’étais pas trompé dans la bonne opinion que j’avais conçue d’eux. Deux