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nible, et qui demande une patience infatigable. Cependant, si l’on erre dans ce labyrinthe, ce n’est pas sans guide : la marée, comme un autre fil d’Ariane, semble y conduire un voyageur par tous les degrés, et doit l’en faire sortir. Or, comme elle monte considérablement dans le Repulse-Bay, et qu’elle y entre du côté du nord, on a toutes les raisons du monde d’y tenter de nouvelles recherches.

Enfin le zélé Anglais concluait par ce raisonnement, qui lui paraît décisif. Depuis une longue suite d’années qu’on se flatte de trouver un passage au nord-ouest, et qu’on a fait quantité d’expéditions pour le chercher, on n’est pas encore parvenu à le découvrir ; mais jusqu’à présent on n’a fait aucune découverte qui puisse combattre avec quelque force les argumens par lesquels on en prouve la réalité ; et toutes les connaissances qu’on s’est procurées par tant d’entreprises servent au contraire à la confirmer.

Le voyage du capitaine Phips au pôle, en 1773, ne réussit pas mieux que les autres. Laissons parler l’auteur.

« La découverte d’un passage au nord-est n’occupait plus les navigateurs, et l’on ne pensait point à acquérir des lumières sur ce point de géographie, très-important par ses conséquences pour un peuple maritime et commerçant ; depuis 1615, on avait cessé toutes les recherches sur cet objet, lorsqu’en 1773 le comte de Sandwich, en conséquence d’une