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dérable de salure. S’il n’y avait point de passage dans ce golfe, et que l’eau, descendant pendant huit heures, à raison de six lieues par heure, ne montât que pendant deux heures, à raison de deux lieues pour chacune, elle aurait dû se trouver parfaitement douce ; car, l’eau salée ne montant que pendant deux heures, il n’en aurait pas dû descendre après deux heures de reflux, quand il aurait été aussi faible que le flux ; mais, comme il était beaucoup plus rapide, l’eau devait être douce, même avant les deux heures. Il est certain que, si l’on y avait vu venir la marée de l’ouest, il n’aurait rien manqué à la preuve du passage ; mais elle y venait de l’est ; ce qui ne prouve rien néanmoins contre lui, puisqu’on lit dans la relation de Narborough que la marée venant de l’est monte à la moitié du détroit de Magellan, où elle rencontre une autre marée qui vient de l’ouest ou de la mer Pacifique.

Un second endroit où l’on peut espérer de découvrir le passage est Repulse-bay. Les raisons qui doivent entretenir cette espérance sont aussi la profondeur, la salure et la transparence de l’eau, jointes à la hauteur des marées qui viennent de ce parage. Ellis, toujours renfermé dans les bornes qu’il s’impose, regarde la baie d’Hudson comme un labyrinthe où l’on entre par le détroit du même nom. Ce qu’on y cherche, dit-il, est une issue de l’autre côté. On se flatte du succès en allant comme à tâtons d’un essai à l’autre ; méthode extrêmement pé-