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et des événemens ordinaires. Il suffit de remarquer qu’ils arrivèrent dans la rade d’Yarmouth le 14 octobre 1747, après un voyage de quatorze mois et dix-sept jours.

C’est un fait reconnu sans exception, que dans tous les pays de peu d’étendue, soit îles ou presqu’îles, il ne se trouve jamais de gros arbres, et qu’on n’y voit que des bois taillis ou des arbrisseaux.

Ellis, après avoir longuement disserté pour démontrer que le passage existe, ajoute qu’il y a plusieurs passages différens qui communiquent les uns avec les autres. Fox a soutenu que la mer y devait être ouverte comme au cap Finnmark en Norvége ; et ses raisons subsistent encore.

Où le passage est-il donc situé ? Ellis, retenu par l’exemple de plusieurs personnes célèbres, qui se sont trompées plus d’une fois sur ce point, n’ose donner que le nom d’espérance à ses conjectures. Premièrement, il en a conçu de grandes sur ce qu’on lui a dit d’un golfe considérable, qu’il a nommé Chesterfield par le 64°. Ceux qui avaient fait dans ce lieu, des observations sur la marée, lui rapportèrent que le reflux y venait de l’ouest avec beaucoup de rapidité pendant huit heures, et qu’il ne remontait que pendant deux heures, avec un mouvement incomparablement plus faible. Ils ajoutèrent qu’à quatre-vingt-dix lieues de l’embouchure, l’eau, quoique plus douce que celle de l’Océan, avait néanmoins un degré consi-