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le vent ayant changé, nous mîmes à la voile aussitôt pour faire route vers le sud. Il continua de nous favoriser jusqu’au 21. Cependant nous passâmes à peu de distance de Cary-Swan’s-nest, sans en examiner les marées ; observation néanmoins qu’on avait jugée nécessaire au dernier conseil. À la vue du beau temps, qui semblait promettre quelque durée, on assembla le conseil à bord de la Californie, où l’on se détermina sur-le-champ à reprendre la route d’Angleterre. »

Telle fut la fin d’une expédition dont on avait conçu de si grandes espérances dans toute l’Europe, et surtout dans les pays maritimes, où l’on connaît mieux qu’ailleurs la nature et l’importance de ces entreprises. En regrettant qu’elle n’ait pas eu plus de succès, Ellis se console par l’idée qu’elle n’est pas tout-à-fait infructueuse. « Si nous n’avons pas trouvé de passage au nord-ouest, il est certain, dit-il, que, loin d’en avoir découvert l’impossibilité, ni rien qui combatte la réalité de son existence, nous avons rapporté en sa faveur des preuves fondées sur l’évidence, telles du moins qu’on peut l’exiger dans une recherche de cette nature, c’est-à-dire sur des faits incontestables et sur des expériences bien constatées, qui viennent concurremment à l’appui de la possibilité. »

On ne s’arrêtera point à suivre les deux vaisseaux dans leur retour par une route connue, qui ne peut plus offrir que des observations