Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de nos deux vaisseaux devait partir incessamment pour la recherche de ce passage tandis que l’autre continuerait la sienne, et dans le parage où nous étions, et vers le sud, où l’on n’avait point encore pénétré. Mais plusieurs membres du conseil s’étant vivement opposés à ma proposition, elle fut rejetée à la pluralité des voix. »

Le 13, Ellis, Thompson et le premier contremaître partirent sur la Résolution pour chercher des ouvertures sur la côte du Nord. Ils rencontrèrent dans leur passage quantité de baleines noires, et surtout un prodigieux nombre de morses. Vers minuit, se trouvant comme enfermés entre la côte et les îles qui la couvraient, ils jetèrent la sonde, qui ne leur donna que la profondeur de trente brasses. La diminution de l’eau qui continuait toujours les fit mouiller sous une île. Le 14 ils allèrent à terre où, montant sur les hauteurs, ils découvrirent une ouverture qui s’étendait de plusieurs lieues au sud-ouest ; mais ils reconnurent en même temps que plusieurs lits de pierre qui la traversaient d’une rive à l’autre, et qui se montraient même en marée basse, ne leur permettaient pas d’avancer beaucoup plus loin. Au nord de cette ouverture, ils en virent une autre qui se terminait de même à trois lieues de son embouchure. Rien ne s’offrant au-delà, ils retournèrent le même jour à bord.

La saison n’était pas si avancée qu’elle ne laissât le temps de tenter encore quelques re-