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cun obstacle ; mais, après d’inutiles observations qui nous convainquirent pourtant que la marée de la baie venait de l’est, nous retournâmes à bord.

» Le 11, ayant remis à la voile, nous arrivâmes le même jour près d’une pointe, à 62° 47′ de latitude, d’où nous découvrîmes une large ouverture qui s’étendait vers l’ouest, et que je nommai la baie de Corbet. Cependant deux raisons nous ôtèrent l’envie d’y entrer : l’une, que la marée y venait de l’est ; et l’autre, que le capitaine Moore crut voir le fond de la baie. Nous y fîmes quelque trafic avec les Esquimaux, qui sont ici fort nombreux, et nous recueillîmes quantité d’eau fraîche dans les cavités des rochers, où elle s’amasse par la fonte des neiges. Enfin nous retournâmes à nos vaisseaux, que nous trouvâmes le 13 à l’ancre, dans une assez bonne rade, entre l’île de Marbre et le continent. Pendant notre absence, Smith, capitaine de la Californie, avait entrepris de visiter la baie de Ranking, qui était à quatre lieues de leur mouillage vers l’ouest. Trente lieues qu’on y fit par différentes routes apprirent non-seulement que cette ouverture se termine en baie, mais qu’elle est remplie de rochers et de bancs de sable. Le jour même de notre retour, les deux chaloupes furent envoyées à la découverte le long de la côte, entre le cap Jalabert, par le 64° 15′ de latitude ; et le cap Fallerton, par le 64° 15′. »

Ellis étant rentré à bord, les deux vaisseaux