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espèces : les plus gros ont la tête et le cou presque blancs : ils donnent la chasse aux lapins et aux lièvres, les enlèvent dans leurs serres, et les emportent. Les autres sont gris et se contentent de faire la guerre aux oiseaux ; les deux espèces la font aussi aux poissons. Le faucon, l’autour et le tiercelet sont les mêmes qu’en France ; mais on trouve ici une espèce de faucons qui ne vivent que de pêche.

Cette grande contrée a trois sortes de perdrix : les grises, les rouges et les noires, toutes plus grosses qu’en France. Les dernières ont la tête et les yeux du faisan, et la chair brune : elles sont les moins estimées, parce qu’elles sentent trop le raisin, le genièvre et le sapin. Toutes ont de belles et longues queues, qu’elles ouvrent en éventail comme un coq dinde ; les unes mêlées de rouge, de brun et de gris ; les autres de gris-clair et de gris-brun.

Les bécassines du pays sont excellentes, et le petit gibier de rivière est partout dans une extrême abondance ; mais les bécasses y sont rares, du moins vers le nord ; car elles sont plus communes chez les Illinois et dans toutes les parties méridionales. Denis assure que la chair des corbeaux n’est pas moins bonne ici que celle des poules ; d’autres n’en font pas le même éloge, ou le restreignent aux corbeaux de l’Acadie. Le corbeau du Canada est plus gros que le nôtre, plus noir, et jette un cri différent. Au contraire, l’orfraie y est plus petite, et son cri moins désagréable. Le chat-huant canadien ne diffère