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le Groënland et la Laponie. Ces îles, et généralement toutes celles de la côte, offrent des monceaux de pierres dont on ignore l’origine et l’usage, quoiqu’ils soient connus des navigateurs anglais depuis qu’ils visitent cette contrée.

Le 5 nous nous avançâmes au sud de l’île Biby, dans l’espoir d’entrer par l’ouverture dont nous avions tenté inutilement d’approcher. Nous ne fûmes pas plus heureux. Des glaçons d’une immense étendue que les flots y poussaient, et qu’ils faisaient sortir alternativement, nous firent juger cette entreprise impossible. Après avoir poussé au nord jusqu’au 62° 12′, nous primes au nord-ouest ; et, traversant quantité de bancs entre plusieurs îles fort basses, nous entrâmes dans la baie de Nevill, que nous reconnûmes pour la même où nous avions vainement tenté de passer du côté méridional de l’île Biby. Elle est couverte de cette île, qui en est à cinq lieues au sud-est ; elle est spacieuse, et nous nous convainquîmes qu’elle se termine par une rivière assez large qui descend de l’ouest. Le continent qui l’environne s’élève en pente douce, et n’offre que des rochers bas et unis couverts de mousse, avec peu de plantes.

« Le 8, nous entreprîmes de visiter la côte du Nord ; mais, en repassant les bancs de sable, nous fûmes jetés par la marée sur une chaîne de rochers, où nous crûmes notre perte inévitable. Dans cette dangereuse situation, nous dûmes notre salut aux Esquimaux de