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ouvertures des côtes, après être convenus d’un rendez-vous à l’île de Marbre, où leur vaisseau devait attendre. Ici, comme dans les autres courses de la Résolution, le journal change ; et, pour éviter la confusion, cette différence nous oblige de faire parler Ellis.

« Nous prîmes, dit-il, vers la côte, où pendant la nuit nous amarrâmes aux glaces. Le lendemain nous eûmes à traverser quantité de gros glaçons qui joints aux bas-fonds et aux rochers, rendaient le passage fort dangereux. Les Esquimaux des côtes, qui sont au nord des établissemens de la Compagnie, se montrèrent quelquefois en troupes de quarante ou cinquante, sur les hauteurs des îles, avec des signes par lesquels ils semblaient nous appeler ; mais nos vues n’ayant point de rapport au commerce, nous nous avançâmes sans leur répondre jusqu’à l’île Knight, par le 62° 2′, où nous passâmes la nuit à l’ancre. La haute marée y montait de dix pieds. Le 3 nous fîmes beaucoup d’efforts pour nous approcher de la côte occidentale où nous avions découvert une ouverture fort large. Le mauvais temps, et la grosseur des glaçons dont nous étions environnés de toutes parts nous forcèrent de retourner à l’île Knight. La mer beaucoup plus calme et l’air plus serein nous laissèrent voir plusieurs îles le 5, telles que Biby, Merry, John, etc., qui sont remplies de rochers sans arbres, et sans autre herbe qu’un peu de cochléaria, avec quelques plantes communes dans