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d’autres de toutes les espèces communes dans les pays septentrionaux. Ellis ne nomme point celle qui passait souvent en volées nombreuses, « noirâtre, dit-il, et fort laide en apparence, mais qui compensait par son ramage le désagrément de sa figure. » Enfin la chaleur arriva le 6 mai, et l’anse était déjà dégagée des glaces qui s’étaient perdues peu à peu, quoique la rivière fût encore prise.

La chaloupe, à laquelle on avait travaillé depuis l’adoucissement de l’air, était achevée. Elle fut mise à l’eau ; et les deux équipages, concevant les plus grandes espérances des recherches qu’elle allait faciliter, lui donnèrent le nom de la Résolution. Le 16 les glaces de la rivière des Haies furent emportées par le courant. On mit aussitôt les deux vaisseaux en état de descendre la rivière avec le secours des hautes marées, qui les garantirent des sables. Cependant ils furent arrêtés par d’autres obstacles jusqu’au 24 juin, qu’étant arrivés jusqu’à l’embouchure de la rivière, ils firent voile vers le nord ; quantité de glaces dont ils furent accompagnés jusqu’au nord du cap Churchill ne les empêchèrent point de passer avant le dernier jour du mois l’île de Centry, qui est par le 61° 40′ de latitude.

Ce fut le premier juillet que la Résolution, chargée de provisions nécessaires à dix hommes pour deux mois, fut employée à sa destination. Le capitaine Moore et Ellis s’y embarquèrent avec huit hommes pour visiter les