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les domestiques. J’avais ordonné la porte au milieu du frontispice, de cinq pieds de haut sur trois de large, et quatre fenêtres en haut, une dans la chambre de chaque capitaine, les deux autres aux deux extrémités, pour éclairer le passage et les petites chambres des officiers. Le faîte du toit ne devait être élevé que d’un pied au-dessus des murs, pour rendre l’écoulement des eaux plus facile, et pour tenir la maison plus chaude. Un poêle placé au milieu de l’édifice devait y répandre une égale chaleur. On abattit un grand nombre d’arbres ; on les mit en œuvre ; on scia des planches. Les murs furent composés de grosses poutres rangées l’une sur l’autre, avec de la mousse pour remplir les vides : elles furent clouées. En un mot la maison se trouva élevée, couverte et presque achevée le premier jour de novembre. »

» L’air était très-froid, quoiqu’en comparaison des autres hivers, le commencement de cette saison n’eût pas été rigoureux : elle ne s’était déclarée à la fin de septembre que par des pluies entremêlées de gros flocons de neige, et par des gelées de nuit, qui ne répondaient point à ces terribles relations qui font l’effroi des lecteurs. Le 5 octobre, l’anse eut beaucoup de glaces. Elle fut tout-à-fait prise le 8. On eut jusqu’au 30 tantôt de la gelée, tantôt un temps assez doux. Le 31, la rivière était prise entièrement, et les deux équipages commencèrent à juger des hivers de la baie d’Hudson. Le 2 novembre, on ne put se servir de