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« Une partie des équipages fut d’abord employée à couper du bois pour le chauffage, et l’autre à bâtir des cabanes, peu différentes de celles du pays. Nous les fîmes d’arbres équarris d’environ seize pieds de long, inclinés les uns contre les autres, de sorte que, se touchant au sommet de la cabane, et se trouvant écartés par le bas, ils représentaient assez le toit d’une maison rustique. Nous remplîmes les intervalles d’un madrier à l’autre, de mousse fort pressée, que nous enduisîmes de terre glaise. Nous y fîmes des portes basses et étroites, un foyer au milieu, et directement au-dessus, un trou pour le passage de la fumée. Ces cabanes se trouvèrent fort chaudes.

» Il en fallait une plus grande pour la demeure des capitaines et des officiers. On choisit un lieu commode, et qui n’était pas même sans agrément ; ce fut une petite éminence entourée d’arbres, à demi-lieue de la rivière, et presqu’à même distance des vaisseaux. Nous avions devant nous, à quatre cents pas, un joli bassin d’eau nommé la Crique des Castors, qui formait la perspective d’un grand canal ; des bois de haute-futaie nous garantissaient des vents de nord et de nord-est. Je traçai le plan de l’édifice : il devait avoir vingt-huit pieds de long sur dix-huit pieds de large, et deux étages, l’un de six pieds de haut, et l’autre de sept. Les capitaines et quelques-uns des principaux officiers devaient occuper l’étage supérieur ; le reste était pour les officiers subalternes et