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La saison étant déjà trop avancée pour le grand objet de l’entreprise, on prit, à la pluralité des voix, la résolution de passer l’hiver dans la baie d’Hudson. Pour le choix du quartier, tous les avis s’accordèrent en faveur du port de Nelson, comme celui qui se trouvait le plus tôt dégagé des glaces au printemps, et qui offrait d’ailleurs en abondance du bois, du gibier, et tout ce qui était nécessaire à la conservation de l’équipage. Mais on ne prévoyait pas que le gouverneur, oubliant ce qu’il devait à l’intérêt national, et ne consultant que celui de sa Compagnie, emploierait tous ses efforts pour causer la perte des deux vaisseaux. Une tempête, qu’ils essuyèrent le 25 août, ne les empêcha point d’arriver le 26 à l’embouchure du bras méridional de la rivière des Haies. Dans le dessein de gagner un mouillage, situé à sept lieues du fort d’York, ils continuèrent leur route, après avoir fait élever des marques propres à les conduire par-dessus des bas-fonds. La Californie passa fort heureusement, mais le Dobbs échoua sur le sable, et le gouverneur se hâta d’envoyer une chaloupe pour abattre toutes les marques. C’était néanmoins la seule ressource qui pût sauver la galiote. En vain lui fit-on représenter l’indignité de cette action ; les marques furent abattues ; et ses gens n’en dissimulèrent point le motif. Cependant la galiote fut remise à flot, et parvint à mouiller près de la Californie ; mais ce début fit pres-