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rans. Il se trouve sur ces grosses masses des creux remplis d’eau fraîche, qui forment comme de petits lacs, où les équipages ne manquent point de remplir leurs tonneaux ; mais ils se gèlent presque toutes les nuits, surtout lorsque le vent vient du nord. Le 18 on eut beaucoup d’éclairs et de tonnerre, phénomène toujours rare dans ces mers, et dont Ellis attribue la rareté aux aurores boréales, qui, n’y étant pas moins fréquentes en été qu’en hiver, enflamment et dispersent les vapeurs. Après beaucoup d’embarras pour traverser les glaces, on trouva la mer nette, le 30, devant l’île de Salisbury, presqu’à l’entrée occidentale du détroit d’Hudson. Ellis conseille, pour éviter les glaces dans ce détroit, de diriger la route fort près de la côte nord. Il a constamment observé que ce côté est beaucoup moins embarrassé que le reste du détroit ; ce qu’il n’attribue pas moins aux courans partis des grandes ouvertures de la côte nord qu’aux vents qui soufflent ordinairement de ce côté.

Le 2 août on doubla le cap Diggs. Le 11 on côtoya la terre qui est à l’est du Wellcome, par le 64°. Le vent n’ayant pas permis de suivre long-temps la côte, on ne fit que louvoyer jusqu’au 19, où la première terre qui se présenta fut l’île de Marbre. Ellis se mit dans une barque longue pour faire ses observations. Il vit plusieurs ouvertures considérables à l’ouest de cette île ; le flux venait du nord-est, le long de la côte.