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che sa femelle : il s’y répand alors un goût de musc qu’on ne peut lui faire perdre.

L’hermine du Canada est de la grosseur de nos écureuils, mais un peu moins allongée. Son poil est d’un très-beau blanc ; mais l’extrémité de la queue, qu’elle a fort longue, est d’un noir de jais. Les martres sont moins rouges que celles de France, avec le poil plus fin : leur retraite ordinaire est dans les bois, d’où elles ne sortent que tous les deux ou trois ans en troupes nombreuses ; et le temps de leur sortie annonce une bonne année de chasse, c’est-à-dire, des neiges fort abondantes. Le putois serait peu différent de la fouine, s’il n’avait le poil plus noir, plus long et plus épais. Ces deux animaux font la guerre aux oiseaux sauvages et domestiques. Le rat des bois est le double des nôtres en grosseur : il a la queue velue, et le poil d’un très-beau gris argenté : on en voit même de tout blancs. La femelle a sous le ventre une bourse qui s’ouvre et se ferme, où elle met ses petits pour fuir avec eux lorsqu’elle est menacée de quelque danger. On nous apprend que la fourrure des fouines, des loutres, des putois, des rats des bois, des hermines, des martres et des pekans, espèce de chats sauvages de la grandeur des nôtres, est ce qui se nomme dans le commerce la menue pelleterie.

On distingue ici trois espèces d’écureuils : les rouges, qui ne diffèrent point des nôtres ; les suisses, qui sont un peu plus petits, et dont