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» Si vous poussez votre route au sud, jusqu’à pouvoir passer l’hiver dans un pays chaud, vous choisirez quelque île qui ne soit pas fréquentée par les peuples du continent, pour y mettre vos vaisseaux à couvert. Si cette île est fertile, vous occuperez, à l’entrée du printemps, les gens de vos équipages à préparer un espace de terre dont vous ferez un jardin. Vous y sèmerez de toutes les graines que vous y aurez portées, soit pour l’usage des habitans, s’il s’en trouve dans l’île, soit pour les besoins futurs de ceux qu’on y pourra renvoyer d’ici. Vous y laisserez aussi les différentes espèces d’animaux domestiques qui vous resteront à bord, surtout des poules et des pigeons ; et vous aurez grand soin d’observer les arbres et les plantes qui ne ressembleront point aux nôtres. Si vous hivernez sur la côte occidentale de l’Amérique, près du cap Blanc, vers le 42° de latitude, tâchez de poursuivre votre découverte au sud, d’abord après l’équinoxe de mars, si le temps vous le permet, jusqu’à ce que vous touchiez au 40°. Là, il ne pourra vous rester aucun doute du succès.

» En retournant au nord-est, comme vous aurez l’été devant vous, rien ne vous obligera de forcer de voiles, et vous examinerez bien toute la côte nord-ouest de l’Amérique. Vous ferez surtout des observations exactes sur les rivières, les baies, les promontoires, etc. Vous ferez des cartes sur lesquelles vous marquerez la situation des pays, et les vues telles que