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jusqu’à 50°, et que vous touchiez à quelque port où les habitans demeurent dans des villes et des villages, vous vous conduirez avec beaucoup de précaution. Quelque amitié qu’ils vous fassent, vous vous garderez bien de vous mettre en leur pouvoir. Au contraire, s’ils vous menacent de quelque hostilité, vous n’y aborderez point, et vous vous éloignerez de la côte, sans leur faire entrevoir néanmoins aucune marque de crainte. S’ils viennent vous attaquer, vous commencerez par les effrayer du bruit de votre grosse artillerie, et vous ne tuerez personne, si vous n’y êtes forcé pour votre propre défense. Alors vous quitterez la côte, en poussant au sud, jusqu’à ce que vous ayez rencontré des peuples d’un naturel plus humain. Si vous rencontrez des nations puissantes qui commercent avec des vaisseaux de charge et de force, et qui vous fassent un mauvais accueil, vous éviterez la côte dans les mers libres ; mais si vous vous trouviez entre des îles avec trop de difficulté à vous garantir de l’insulte des habitans, ou à pénétrer plus loin pour achever la découverte, alors si la saison n’était pas trop avancée, vous reviendriez en Angleterre pour faire votre rapport qui prouverait assez visiblement que vous auriez pénétré dans quelque océan différent des nôtres. C’est le seul moyen de prévenir les accidens qui pourraient vous arriver pendant l’hiver et nous faire perdre le fruit de vos découvertes.