Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ger, vous tombiez dans une mer ouverte et sans glaces, vous pourrez alors vous croire assurés d’un passage libre, et passer hardiment au sud-ouest, ou plus ou moins vers le sud ou l’ouest, selon la situation du pays, en gardant l’Amérique à vue à bâbord ; et si vous entrez ensuite dans quelque ouverture, en voyant la terre des deux côtés, vous aurez grand soin d’observer la marée, si elle vient au-devant de vous ou si elle vous suit, pour juger si vous êtes entrés dans une baie, ou si c’est un passage entre des terres entrecoupées ou des îles ; et, selon le cas, vous pousserez plus loin, ou vous retournerez sur vos pas pour avancer plus à l’ouest.

» Après avoir poussé jusqu’à 62° de latitude au-delà du détroit de Wager, si vous rencontrez une marée qui vienne du sud-ouest, vous pourrez vous croire sûrs alors d’avoir passé le cap le plus septentrional du nord-ouest de l’Amérique, et vous pourrez hardiment faire route au sud jusqu’à 50° pour hiverner, avec le soin de continuer toujours vos observations sur les rochers et les bas-fonds que vous rencontrerez dans votre passage, et de marquer les latitudes de tous les caps dans vos cartes, et les longitudes calculées sur le parallèle où vous vous trouverez.

» Si vous jugez à propos de commencer par faire un essai dans Pistol-bay, ou au golfe Ranking proche l’île de Marbre, que vous y trouviez la marée venant de l’ouest ou du nord-